Sonny queue, ni tête

N’ayant manifestement pas retenu les leçons de l’échec du retour tant attendu de Juninho Pernambucano au poste de directeur sportif, l’OL a intronisé vendredi dernier Sonny Anderson, nouveau conseiller d’OL Groupe. S’il s’agit en réalité du deuxième retour de l’attaquant vedette de l’OL des années 2000 (entraîneur en charge des attaquants de 2006 à 2011), ces retrouvailles laissent sceptiques plus d’un supporter. Encore marqués par la dégradation de l’image de l’idole Juninho lors de son deuxième passage au club, certains voient en cette nomination un nouveau coup de communication visant à calmer des fans de plus en plus agacés par le déclin de leur équipe aimée. Difficile de leur donner tort lorsque l’on se fie à l’après-carrière très mitigée de Sonny Anderson. Chargé de « s’attaquer à tous les sujets qu’il estime être des freins à un retour au haut niveau », l’ancien international brésilien (7 sélections, 1 but) devra composer avec ses activités de consultant BeIN Sports, mais également celles de conseiller du président (!) de Lyon-La Duchère (National 2). Alors, « Sonnygoal » parviendra t-il à se faire une place dans l’organigramme du club ? Permettra t-il à l’OL de passer un nouveau cap, comme il l’a fait dans son passé d’illustre joueur ? Capitaine Lyon vous livre son analyse sur le deuxième retour de Sonny Anderson à l’OL.

Pour conseiller qui exactement ?

Qui décide entre Jean-Michel Aulas, Vincent Ponsot et Bruno Cheyrou ? Alors que cette question aurait fait sourire n’importe quel suiveur du championnat de France des années 2000, elle est devenue légitime en 2023. Pour comprendre, retour en mai 2019.

Alors que les Gones finissent le championnat à une troisième place qui les ferait rêver aujourd’hui, c’est bien le chaos qui menace du côté de Décines depuis quelques semaines. Si le président Aulas s’apprêtait à annoncer la prolongation d’un Bruno Génésio, dont une partie du Groupama Stadium ne veut plus entendre parler, l’élimination de l’OL en demi-finale de la Coupe de France (2-3 contre Rennes) va le contraindre à revoir ses plans. « Nous avions convenu que si nous allions en finale de Coupe de France et que nous étions sur le podium de la Ligue 1, il y aurait à ce moment-là une reconduction automatique de deux ans du contrat de Bruno. Je considère qu’il fait du très bon travail. » justifie-t-il dans une conférence de presse d’après-match lunaire. En réalité, cette décision s’apparente surtout à une défaite dans le rapport de force qui l’oppose à une partie des supporters, mais également des médias, au sujet du cas Génésio. « Je m’en veux de ne pas avoir réussi à résister mais j’ai fait le maximum concernant Bruno » confiait JMA au micro d’OL TV, une fois la troisième place officialisée (victoire 4-0 face à Caen). Par respect pour son coach, il attend d’ailleurs la clôture de cette dernière journée pour confirmer le virage « samba » qu’il compte donner à l’OL. En zone mixte, il annonce pêle-mêle le grand retour de Juninho au poste de directeur sportif, dix ans après son départ du club, et la nomination de Sylvinho comme nouveau coach. En confiant la « quasi-totalité des responsabilités sportives » à son ancien génial milieu de terrain, JMA admet qu’il compte prendre un peu de recul sur le quotidien du club… Le début des emmerdes.

Juninho doit composer dans un premier temps avec Florian Maurice, ancien joueur formé au club et responsable de la cellule de recrutement depuis 2014 (recruteur depuis 2009). Ce poste de directeur sportif, « FloMau » reconnaît à demi-mots qu’il se serait bien vu l’endosser. « Pour être honnête, j’ai appris que Juninho était nommé le jour de son arrivée. J’aurais préféré que ça se passe autrement. Je ne dis pas qu’il aurait fallu me donner le poste, mais j’aurais aimé qu’on m’en parle. Quand ça fait dix ans que tu bosses comme un fou pour un club… À partir de ce moment-là, j’estime avoir manqué un peu de considération, expliquait-il avec une pointe d’amertume au magazine So Foot, en avril 2022. J’aurais aimé qu’on m’appelle pour me parler du projet, de ma future relation avec Juninho. Je n’ai pas eu ça. J’ai compris que je ne pourrais plus aller plus haut à Lyon. » Lassé de la situation, l’ancien attaquant formé à l’OL (1992-1997) préfère claquer la porte en plein premier confinement et prendre la direction du Stade Rennais, club au sein duquel on est prêt à lui confier les responsabilités de directeur technique. Pour succéder à Julien Stéphan en mars 2021, le « Tintin de Gerland » ne manquera pas de faire la nique à son ancien club, en installant Bruno Génésio aux commandes.

Quelques mois plus tôt, un autre homme a fait son apparition au sein des têtes pensantes de l’Olympique lyonnais. Directeur général adjoint juridique depuis 2009, Vincent Ponsot se voit confier le poste fourre-tout de « directeur général du football de l’OL ». Cela consiste en quoi exactement ? Le communiqué du club précise que Ponsot sera chargé de « l’activité core-business (ndlr : le cœur de métier d’une entité commerciale) constituée des équipes professionnelles masculines, féminines, françaises et américaines ; des académies filles et garçons ainsi que des académies internationales. » Si le décryptage de ce charabia laisse à penser que c’est la partie business de l’OL qui a été confiée, les supporters lyonnais vont rapidement constater deux nouveautés : dans l’organigramme d’abord, son nouveau poste place Vincent Ponsot au-dessus du directeur sportif. Ensuite, une implication de plus en plus visible du « directeur général du football de l’OL » dans les affaires purement sportives. Ce surinvestissement se combinant à une série de mauvais résultats, il n’en fallait pas plus pour que les supporters l’identifient comme l’un des principaux responsables du déclin du club. « Toi déjà pourquoi tu parles de foot, tu n’es pas directeur sportif. Vincent Ponsot ne doit pas se mêler déjà. Tu te mêles publiquement, tu mets ton entraîneur en difficulté, ça ne se fait pas. Tu discutes à porte fermée. Tu discutes avec le coach, c’est la réalité, on n’a pas de bons résultats ces derniers temps mais à porte fermée. Tu discutes, tu expliques mais à chaque fois, ça devient public, c’est fatiguant. Il faut arrêter de toujours mettre le bordel dans le club. C’est aussi pour ne pas assumer  », lançait le Juninho consultant, le 30 septembre dernier sur RMC, après un coup de pression de Ponsot sur Peter Bosz. Cette sortie nous permet de bien comprendre l’amertume tenace du Brésilien à l’égard de son ancien supérieur hiérarchique.

Consciencieux dans sa mission malgré des relations de travail conflictuelles, le directeur sportif de l’OL se met en quête d’un remplaçant de Florian Maurice à la tête de la cellule de recrutement. Comme il aurait facilité les venues de Memphis Depay et Bertrand Traoré en 2017, Jean-Michel Aulas souffle à son DS le nom de Bruno Cheyrou, milieu de terrain français des années 2000, et alors directeur de la section féminine du PSG. Mais là encore, le courant ne passe pas avec Juninho. Constatant l’inefficacité du tandem, Jean-Michel Aulas décide à l’été 2021 d’écarter Bruno Cheyrou du poste pour lequel il a été recruté, en lui confiant des missions en lien avec l’équipe féminine, l’Académie et les accords de partenariat à l’international. Alors qu’il doit certainement penser avoir prouvé sa considération au Brésilien en tranchant en sa faveur, JMA va tomber de très haut lorsque Juninho annonce sa volonté de jeter l’éponge en novembre 2021. Sur RMC, il lâche une première bombe : « J’espère bien finir la saison, et à la fin, normalement, c’est fini. » Interloqués par ce scoop lâché en direct, Jérôme Rothen et ses équipes lui demandent plus de détails. « Pour beaucoup de monde, directeur sportif, tu ne fais pas grand-chose. Mais il y a une fatigue mentale énorme. Je ne veux pas dépasser la limite. Ce n’est pas une menace. On est des adultes. J’aime le club, j’ai beaucoup de respect pour le président, l’institution. J’ai de la gratitude, mais j’ai aussi beaucoup donné au club. Il ne faut pas l’oublier non plus. J’ai l’habitude de parler de ce que le club m’a donné, mais je fais aussi beaucoup de choses pour le club. J’ai envie de me reposer un peu. » De nature rancunière lorsqu’il s’estime trahi, Jean-Michel Aulas acte immédiatement le départ de son ancien protégé, malgré les six mois de contrat restants. En accord avec Vincent Ponsot, il promeut Bruno Cheyrou au poste de conseiller technique et directeur du recrutement. Soit ses missions initiales, auxquelles viennent s’ajouter celles qui ne sont plus exercées par Juninho en raison de son départ. Un joyeux bordel.

Adieu Juni, place à Sonny

Un club dont le président historique n’est plus le propriétaire, un directeur du football en quête de légitimité et un conseiller technique (que JMA envisagerait de nommer officiellement directeur sportif) qui a récupéré les prérogatives d’une autre idole brésilienne de l’OL parti fâchée avec son club de cœur… Ajoutez à cela la crise de résultats que traverse l’OL depuis deux ans, et le conflit avec les supporters qui en découle, et vous comprendrez pourquoi le poste offert à Sonny Anderson a tout d’un cadeau empoisonné.

D’ailleurs, l’ancien Barcelonais va devoir rapidement adopter une stratégie pour trouver sa place. Entre son échec aux commandes du club suisse de Neuchâtel Xamax (limogé au bout d’un mois), son expérience d’entraîneur des attaquants de l’OL de 2006 à 2011 et son rôle de consultant phare sur beIN Sports depuis 2011, l’après-carrière du triple meilleur buteur du championnat de France (1996, 2000 et 2001) est pour le moins mitigée. Comme Juninho peut en témoigner, le statut d’ancienne gloire du club ne suffit pas pour redresser la barre d’un club à la dérive.

Pour prendre pleinement la mesure de ses nouvelles fonctions, Anderson pourra toujours s’inspirer de ses deux prédécesseurs, aux styles totalement différents : Bernard Lacombe et Gérard Houllier. Le premier est ce qu’on appelle une « mémoire vivante», puisqu’il a connu le club avant l’ère Aulas. Joueur de 1969 à 1978, le deuxième meilleur buteur de l’Histoire de l’OL a pu bénéficier d’une confiance quasi-aveugle de la part du président lyonnais, tant il a apporté à l’institution. Alors que le club était en deuxième division depuis cinq ans, Jean-Michel Aulas souhaitait faire appel aux anciens de la maison pour retrouver rapidement l’élite. Il fit alors le pari de constituer un tandem d’entraîneur inédit composé de Bernard Lacombe et Raymond Domenech. Un franc succès puisque la montée sera actée dès la saison suivante. Lacombe sera ensuite successivement directeur sportif (1988-1996), entraîneur principal (1996-2000), directeur sportif (1999-2000), avant que ce dernier poste soit rebaptisé « conseiller du président » (2000-2019) Il l’occupera jusqu’à l’officialisation de sa retraite. Éminence grise d’un président Aulas qui a souvent vanté ses qualités au cours des glorieuses années 2000, Bernard Lacombe avait pour missions principales de désamorcer les conflits et mettre de l’huile dans les rouages au sein du club. Connu pour son parler vrai, il s’est distingué en occupant le rôle de figure paternelle, notamment auprès des attaquants de l’OL, qu’ils soient formés au club ou non. Benzema, Fred, Gomis, Lacazette… Nombreux sont les joueurs à avoir salué l’apport de Lacombe dans leur progression. Plus que des conseils techniques, le seul footballeur représenté sur le « Mur des Lyonnais » (entre Paul Bocuse et l’abbé Pierre) leur transmet et son amour pour le club, et la haine de la défaite. Concernant son côté obscur, Lacombe développe au fil des années une aversion à parler football avec tous ceux qui ne l’ont pas pratiqué. Gérard Houllier, professeur d’anglais de formation et successeur de BL comme conseiller du président peut en témoigner.

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Une publication partagée par Gomis (@bafetimbigomis)

« Vous savez, ici, je ne suis pas sûr que je pourrais avoir mon mot à dire sur l’acquisition d’une poubelle. » Celui qui se désole de son manque de marges de manœuvre n’est pas le Houllier conseiller, mais bien l’entraîneur (2005-2007). Nous sommes en décembre 2006 lorsque l’ancien coach de Liverpool s’agace publiquement de l’influence de Bernard Lacombe. La raison de cette sortie ? Ce dernier s’est permis de recadrer dans les médias l’ancien sélectionneur au sujet d’un attaquant supplémentaire qu’il souhaitait recruter au mercato hivernal. « Il n’est donc pas nécessaire de recruter un joueur auquel il faudra du temps pour s’acclimater. Et puis, je ne suis pas partisan de ces changements. » Le vrai problème de Lacombe avec Houllier est qu’il ne lui accorde aucune légitimité, du fait qu’il n’ait pas été un joueur de haut niveau. Cette mainmise du tandem Aulas-Lacombe sur les transferts lyonnais finira par lasser Gérard Houllier. L’ancien entraîneur du PSG préfère quitter le club dès le printemps 2007, alors qu’il lui restait un an de contrat.

Alors, lorsque son retour a été officialisé au printemps 2016, tous les suiveurs de l’OL se sont demandés comment allaient se passer les retrouvailles entre les deux « chouchous » de JMA. Dans un premier temps, le président lyonnais pense d’ailleurs proposer à Houllier le poste de manager général, avant de sa raviser face à la santé fragile de son ancien coach. Toujours engagé chez Red Bull, c’est bien le poste de « conseiller extérieur » qui est proposé au professeur d’anglais de formation. Une distance qui ne va pas empêcher le retour des petites piques avec Bernard Lacombe.

« Je suis mal placé pour dire que c’est une erreur. » Suggérant que c’en est évidemment une, Gérard Houllier préfère manier l’ironie lorsqu’on lui demande de commenter l’échec Emmanuel Adebayor, pisté par l’ancien entraîneur de Liverpool pour offrir à Génésio une doublure à Alexandre Lacazette. Mais lorsqu’on creuse pour savoir si ce veto est lié à sa relation tumultueuse avec Lacombe, Houllier ne se fait pas prier pour ranger la légende rhodanienne dans l’armoire à souvenirs. « Il n’y a pas de problème avec Bernard. On se connaît depuis longtemps. Je crois qu’il a voulu prendre du recul. Il s’occupe des légendes, des anciens du club. Il a trop d’années au club pour l’écarter. » Après avoir fait la sourde oreille dans un premier temps, Bernard Lacombe choisit Le Progrès pour répondre avec acidité : « Il est plus un professeur d’anglais qu’un footballeur ». Déçu de ne pas réussir à faire collaborer deux personnes qu’il tient en haute estime, le président Aulas se retrouve obligé d’arbitrer cette cohabitation. « Ça m’énerve un peu. Ce qui compte c’est l’institution. Je pense qu’il n’y a rien eu, mais s’il y a eu, il faut que s’arrête. J’ai sifflé la fin de la récréation« , confiait JMA sur OL TV. « J’adore Bernard, je vénère Gérard. » Et s’il faut choisir ? « C’est déjà choisi. Le fait que Gérard soit revenu montre le sens de l’histoire et on n’a pas demandé à Bernard de partir. » Ce sont finalement les aléas de la vie qui trancheront entre les deux hommes. Fin 2019, Bernard Lacombe officialise son départ à la retraite, et le Groupama Stadium lui réserve un hommage à la hauteur de son importance au club.

Un an plus tard, Gérard Houllier décède à l’âge de 73 ans, quelques jours après avoir été hospitalisé pour une nouvelle opération à l’aorte. A Lyon, tous les amateurs de ballon rond sont sous le choc, et même Lacombe parvient à enterrer la hache de guerre : « C’est une personne qui a marqué le club. Il a été champion deux fois de suite avec l’OL. En survolant le championnat. Ce qui m’impressionnait le plus chez Gérard, c’était un homme d’une immense intelligence. Alors, oui, c’est vrai, on a eu parfois des échanges un peu compliqués, j’ai parfois eu des phrases pas très gentilles envers lui, mais ça restera un grand personnage pour moi. »

De ces deux illustres prédécesseurs, Sonny Anderson devrait plus s’apparenter à un conseiller « à la Gérard Houllier ». Engagé ailleurs, il ne sera pas présent quotidiennement au club. S’il a bien un passé de légende de l’OL en tant que joueur, à l’instar de Bernard Lacombe, l’ancien attaquant de l’OM et de Monaco n’est pas l’homme d’un seul club en France (ndlr : pour aider l’OL financièrement, Lacombe avait accepté de partir chez les Verts en 1978, avant de faire huit ans à Bordeaux). Ne disposant pas d’une après-carrière significative, l’ancien buteur lyonnais va devoir jouer sur ses points forts pour que sa mission s’apparente à une réussite.

Encore un « doudou » d’Aulas ?

« L’idée c’est de garder la même chose que la stratégie qu’avait Gérard et que la structure qu’avait Gérard et qui avait bien fonctionné. Comme cela je pourrais avoir une certaine liberté avec un pouvoir extérieur. » S’il est difficile de décrypter ce qu’a voulu dire « Sonnygoal » lors de sa conférence de presse de présentation, on comprend bien que le Brésilien compte s’inspirer du fonctionnement de Gérard Houllier. « On ne pouvait pas trouver mieux que cette vision vers l’avenir inspiré du passé. Il correspond parfaitement à ce qu’on souhaitait. », s’enthousiasmait de son côté un président Aulas, toujours convaincu que les meilleurs confitures se font dans les vieux pots. «C’est la petite chose qui va nous faire compléter cette stratégie qui a été évoquée. On va se mettre au travail. Sonny garde un certain nombre de fonctions chez beIN Sports. C’est un conseiller en prestataire comme l’était Gérard Houllier qui avait à l’époque gardé un certain nombre de fonction avec Red Bull. »

Si le fait de présenter un homme comme providentiel au mois de février peut interroger en termes de timing, c’est surtout la capacité de leur idole à remettre l’OL sur les bons rails qui interrogent les supporters. « Immense respect pour le joueur. Mais c’est encore un doudou d’Aulas, regrette Ewan, supporter du virage sud, sur le site Olympique & Lyonnais. On aurait aimé de la compétence et le début d’une vraie restructuration du sportif du club. À voir peut-être que ça sera une belle surprise, mais j’ai un petit doute. » Car Sonny Anderson a la chance (ou le malheur) d’arriver dans un contexte d’opposition entre direction et groupes de supporters. L’une des principales revendications de ces derniers est la restructuration générale du pôle sportif. Plus qu’un nom, les supporters veulent de la compétence… Et le fait que ses engagements à beIN Sports et La Duchère courent toujours n’est vraiment pas de nature à les rassurer : « Les obligations avec beIN Sport ou la Duchère font que je ne pourrai pas faire tous les matches mais si je peux, je serai là en déplacement ou à domicile. »

Concernant sa place dans l’organigramme, JMA semble vouloir croire qu’elle va se faire toute seule, sans prise en compte du précédent Juninho. « Chacun ses missions. Celle de Sonny est plus transversale et peut s’attaquer à tous les sujets qu’il estime être des freins vers le retour au très haut niveau. Pour donner cette liberté, il fallait de la confiance et c’est pour ça que c’est Sonny» appuyait JMA lors de la présentation de celui avec qui il entretient « une relation presque amicale ».

Si l’on s’en réfère à ses atouts, Anderson devrait pouvoir intervenir rapidement dans deux domaines précis. D’abord, il pourrait devenir une sorte de facilitateur au sein de Eagle Football, le groupe de John Textor qui est devenu propriétaire de l’OL l’an dernier, et qui détient également le club brésilien de Botafogo. Depuis 2019, l’OL est également partenaire de la Pelé Academia, un accord que Sonny Anderson pourra développer puis pérenniser s’il souhaite que la samba continue de sévir entre Rhône et Saône. Ensuite, il pourrait se servir de son rôle de consultant TV et spécialiste du football espagnol, pour souffler aux dirigeants des pistes de recrutement non retenues par Bruno Cheyrou et ses équipes.

Reste la question de sa relation avec Laurent Blanc. S’il voit l’arrivée d’une nouvelle tête pensante au sein du board lyonnais comme une bonne chose, le coach lyonnais tient à garder la main sur son groupe. « Ce n’est pas prévu qu’il intervienne sur le groupe. Ce n’est pas son rôle. Mais s’il a un conseil à donner à Jeffinho ou à Thiago Mendes, il n’y aucun souci tant qu’on œuvre pour le club. Il faut se mettre ça dans la tête. Que ce soit moi, Sonny ou qui que ce soit qui travaille au club, si c’est pour le bien du club, il faut le faire. Il faut un échange intelligent et ne pas raisonner égoïstement. Mais je ne pense pas que ce sera le cas avec Sonny. L’OL est plus important que l’ego de n’importe qui. » Sans prendre une place qui n’est pas la sienne, les supporters lyonnais auraient certainement aimer le voir impliqué dès ce week-end, lors de la victoire des Gones à Angers (3-1). Alors, lorsque la presse lui a demandé s’il serait dans les tribunes du stade Raymond-Kopa, Sonny Anderson a d’emblée douché tous les espoirs : « Et non, j’ai le derby Real Atlético pour beIN ». Étonnant pour un homme soi-disant « providentiel ».

Articlés liés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page

Pour lire cet article en intégralité,
n’hésitez pas à commander le numéro concerné !